Relâchés printemps 2010 : rapaces et genettes en vue !

11 mars 2010... Sur un fond de neige qui prend le temps de s’attarder en garrigue entre -4 °C la nuit, nous attendions le printemps pour relâcher des animaux en soins du centre de soins de Ganges - Brissac d’ici la fin du mois de mars, animaux de tous poils et plumes, qui ont passé un certain temps chez nous en soins.

Ce fut des relâchés en fonction du temps, des lieux et de la saison : le 13 mars, 3 buses et 1 épervier repartirent de Brissac avec les enfants du CPN, puis ce fut le 27 mars par un fort vent que le milan noir soigné depuis 7 mois rejoignait ses congénères sauvages tout justes revenus d’Afrique.
Et le 11 avril, avec plus de 70 personnes dont Laurence Colas directrice du zoo du Lunaret de Montpellier qui avait sauvé une jeune genette orpheline, les amis nombreux de Goupil Connexion et du CPN et les gens et élus du village c’était : "relâché groupé sur Monoblet (30)".

Programme "chargé de relâchés" toujours sympathique.

D’autres se profilent, encore, déjà courant mai... Un très beau circaète Jean le Blanc, plombé à Tornac (30) ne demandera pas son reste dès que ses ailes refonctionneront. Une chevêche d’Athéna, des crécerelles, éperviers et hulottes... Un blaireau femelle->281] prise au collet (illégalement) avec des lésions terribles. Et même un blongios nain, le plus petit des hérons européens, s’il se fait à sa captivité forcée (fracture aile avec broche sur 80 grammes d’oiseau étrange).

Toujours une occasion conviviale de parler et expliquer les misères au quotidien que rencontre la faune sauvage qui partagent nos espaces et nos territoires. Des misères et des grandeurs aussi de ces animaux qui nous font le cœur heureux lorsqu’ils repartent enfin continuer leur vies d’oiseaux libres (et autres...)


Entre le tir illégal, formellement répréhensible, il y a les poisons qu’il est difficile de ne pas croiser dans nos vies, les morts aux rats étant les plus courantes et les plus mortelles pour les mangeurs de micro-mammifères que sont souris, campagnols et mulots... Les herbicides aussi, insecticides...
Et puis encore, et ce n’est pas le moindre mal, nos modes de transports qui font que les routes que nous fréquentons nuit et jour, toujours plus vite ne sont pas aménagées pour leur laisser une chance de survie, une fois échappés au poison et aux délinquants à fusils : pensez aux hérissons (nous en avons remis 3 au mazet cet hiver en gîte hivernal), aux chouettes, buses et milans trop souvent victimes de la route très rarement récupérables, pensez aux crapauds en migration ou aux genettes : en mars 2010 sur le secteur pour 2 genettes sauvées que nous relâcherons, nous avons ramassé 2 genettes mortes sur la route... C’est un challenge pour les générations futures, se transporter nous les humains sans tout tuer ni tout détruire : Corridors écologiques, continuités biologiques ! Il y a du pain sur la planche et du travail pour des années. Pour les éperviers, ce sont les chocs sur baies vitrées qui occasionnent le plus de mortalité ou morbidité.
Et comment ne pas oublier les électrocutions et collisions sur câbles électriques : ce mois de mars 2010, il y a eu (encore...) 2 Aigles de Bonelli électrocutés -morts- vers Béziers. Et nous ici avons eu 4 rapaces cette année électrocutés, morts ou euthanasiés (Grand Duc, Buse Variable, Faucon Crécerelle). Seul 1 râle aquatique s’en est réchappé... Choc nocturne en migration sur un câble ! Si les râles s’y mettent aussi, pensez, migrer en plein nuit, c’est risqué...