Voyage aux pays des vautours percnoptères

En guise d’introduction, une réflexion simple, à partir de mon expérience personnelle de 30 ans de "vétérinaire ordinaire", expérience faite de curiosités, de découvertes, d’actions et d’apprentissages progressifs du monde compliqué autour de moi, dont les percnoptères.


Mais tout d’abord... de quel "étrange étranger" parlons-nous ?
Petite intimité avec ce voyageur sans frontières, discret, beau comme un dieu qu’il a été... Rien d’exotique, un compagnon de route efficace quand il s’agissait de nettoyer nos poubelles, manger les insectes suivant les troupeaux et leurs crottes... EN DANGER D’EXTINCTION AUJOURD’HUI CHEZ NOUS ET PARTOUT DANS LE MONDE...

Fiche de l’espèce du HBW écrite en 1998.. Depuis, l’espèce est considérée en danger d’extinction partout dans le monde.
Handbook of the Birds of the World (del Hoyo - Sargatal) - 1998

Ce premier papier écrit en 1998 dans l’HBW parle d’une espèce sans danger d’extinction particulier... 10 ans après, il est dans la liste rouge des oiseaux qui vont disparaître. La vie, la mort vont vite parfois.

Carte mondiale de répartition de l’espèce
Vautours Percnoptères world wide...
Carte de la répartition française des vautours percnoptères (entre 1900 et 2010...)
... 2013, espèce en voie de disparition en France, si la courbe de ne s’inverse pas.

De "l’accompagnement à ceux qui vont mourir", c’est parfois le sentiment lourd que j’ai l’impression de faire, à suivre la fragilité de cette espèce en France, pays préoccupé en 2013 à bien d’autres soucis qu’un oiseau de plus ou de moins...

Sauf si, je me trompais et qu’on ait envie de faire TOUS autrement dès aujourd’hui ici même, sans attendre. Ces oiseaux sont fabuleux... comme d’ailleurs les 4500 espèces d’oiseaux dans le monde, s’il fallait compliquer la tâche qui nous attend !

Bon... vous en savez presqu’autant que moi !


Mes premiers percnoptères, à l’époque nommés « percnoptères d’Egypte », je les ais vu en… Egypte, il y a 25 ans ; certes sur les masques des momies déifiées des mères des Pharaons, mais surtout, un peu partout sur les bords des routes, au milieu des gens, des chèvres, des chiens et des poubelles où tout ce monde-là recyclait les tas ordures des bords des routes des villes et des villages.
Biodiversité « ordinaire », normale… celle des efficaces ou opportunistes profiteurs des déchets. La question ne se posait pas. Ils étaient là. Comme partout depuis des milliers d’années.
Cf la photo de percnoptères nettoyeurs des poubelles à Socotra, île isolée en mer d’Arabie, paradis des percnoptères encore aujourd’hui !(article espagnol traduit disponible plus bas dans cette page).
Socotra, photo article Quercus

Depuis... on lui a changé de nom à cet égyptien, on l’appelle en France, le vautour percnoptère, et je n’en avais de mémoire jamais vraiment bien vu…, même chez moi en garrigues nord Montpelliéraines, jusqu’à ce que j’entrouvre l’aventure des percnoptères français… et le si mauvais état de conservation de leur population à la fin du XXème siècle.
Mondialement, il est en danger de disparition à l’échelle mondiale (2008 IUCN)... et en France du Sud, chez nous, limite nord de sa répartition, il tient par des bretelles... Jusqu’à quand ? Michel Terrasse, pilier et auteur (avec son frère Jean-François) de la réinstallation des vautours en France, exprime cette extrême fragilité : "Essayer de protéger, maintenir cette espèce dans le sud de la France au XXIème siècle, c’est comme si l’on essayait de retenir du sable dans nos deux mains fermées..."

Certes, membre depuis -dès que j’ai pu le faire- du FIR, puis de la LPO, je suivais avec attention l’aventure du retour des vautours dans les Causses et en France, mais les percnoptères n’étaient pas encore au RV, du moins, n’avaient pas encore trouvé le chemin de mes yeux.
Surtout qu’à l’époque, des naturalistes et biologistes Montpelliérains s’occupaient des vautours alors (le Grive) ainsi que du projet de réinstallation sur Navacelles, n’étant qu’à l’époque, comme vétérinaire, « seulement pourvoyeuse" de cadavres de petits ruminants à leur demande et médiatrice du retour de cette biodiversité recycleuse, encore bien faible, à l’interface avec le monde de l’élevage.

C’est là que je découvre leur étonnante histoire, un peu triste… Ce n’est pas le Dodo de la Réunion... mais leur histoire n’en est pas éloignée !

"Nous", les humains du Languedoc, de l’Hérault, étions passés de ces dieux d’alors, de 19 couples au début du 20ème siècle à plus qu’un seul et dernier couple reproducteur de vautours percnoptères, qui était venu dans les années 1980 s’installer au-dessus d’une décharge d’immondices variés de l’intercommunalité… Bref, une décharge bien sale, mais qui… entre tous les plastiques et déchets et toxiques déposés, permettait à une centaine de milans noirs et un couple de percnoptère de subsister. Et de s’accrocher...

Le couple juste avant celui-ci avait disparu quelques années plus tôt des Gorges de l’Hérault lorsque le boucher de St Jean de Fos avait fermé, qui avait pris l’habitude de mettre ses déchets en plein air… comme partout dans le monde et comme dans beaucoup de sites historiques d’alors - : car, là où il y a des déchets, des abattoirs, des saletés, bref… il y a du percnoptère nettoyeur ! (cf les articles joints).

Notre dernier et seul couple de l’Hérault, fin du 20ème siècle, avait trouvé comme aubaine cette énorme décharge de plastiques et toutes poubelles confondues non triées d’alors… décharge que nous les modernes, les propres recycleurs du 21èmesiècle ont tôt fait de faire fermer… 2002, plus rien à voir ni à manger, la centaine de milans noirs nicheurs, nos recycleurs estivaux ont disparu… le couple de percnoptère lui est revenu… par habitude... obstination ?
... Et, depuis 2005,
depuis que le Grive a arrêté toute activité (car plus d’argent dans les caisses),
nous tentons ici, bénévolement, très peu aidés par la conservation... mais avec surtout beaucoup d’énergie de tout faire pour qu’il reste et qu’il continue de trouver le couvert et les lieux sympas, plus ou moins sans danger, loin des routes hyper fréquentées, loin des poisons et des rats empoisonnés qu’il va pouvoir rencontrer presque partout dans la campagne ou près des villes villages (ici, on n’aime rien : surtout pas les rats, ni les souris... on préfère la propreté "pesticidée"), loin de tous ces nombreux dangers anthropiques qui se sont multipliés en 20 ans, décharge "nourrisseuse" en moins, comme les fils électriques, les poteaux électrique non neutralisés mais allant aussi aux activités de loisirs tout autour, escalade et parapente, mais aussi des photographes, quand dérangeants… Bref le gîte tranquille et surtout le couvert ne sont pas peut-être plus assurés pour longtemps pour les percnoptères français.

Mais l’histoire continue plutôt pas mal… car, aidés de tous, en particulier du redéploiement progressif des vautours fauves, entre Pyrénées, Grands Causses et Alpes (ils sont vus enfin depuis 2007 dans notre secteur, saison printemps été pour l’instant… espérant un jour ou l’autre des nidifications en proximité), mais surtout de l’apparition de placettes éleveurs autour et de l’habituation progressive des habitants mais surtout des paysans ici, intéressés au retour gagnant – gagnant de ces recycleurs gratuits et magnifiques grands voiliers…

Bref, il y a aussi des bonnes nouvelles, car une nouvelle espèce (le vautour moine) est venue seule re-nicher en proximité depuis 2011 – c’est une première nidification en Languedoc-Roussillon, 100 ans après la mort par tir du dernier moine local, au Vigan (30)... Les gypaètes, les casseurs d’os, commencent aussi à pointer leurs ailes depuis 2012 !

Dans ce redéploiement de la guilde des 4 grands oiseaux charognards début du 21ème siècle, les vautours percnoptères français ont peut-être leur chance, car espèce mineure, qui, même si dépendante plutôt de petits déchets biologiques (type abattoirs ou petites décharges, comme partout encore dans le monde… cf les articles qui suivent ici), semble résister et dans certains secteurs, augmenter en effectif (du moins commencer lentement à inverser une courbe qui biologiquement est encore alarmante) – cf Rhône Alpes, où les charniers à « grands » vautours semblent profiter au percnoptère.

Mais, comment oublier que « leur spécialité » était le tas d’ordures, les crottes, celles des animaux, des humains… la saleté, et qu’ils ont tissé des liens millénaires d’un mutualisme avec l’homme qu’il ne nous faudrait pas ranger au rebut même en France, même en 2015.

Car, nous sommes loin d’être irréprochables en recyclage de nos déchets, généraux et biologiques, d’origine domestique ou d’élevages, de découpes et d’abattoirs, dans leurs impacts globaux.

Les prix à payer (écologique et économique) de ces traitements des déchets biologiques sont à ce jour insoutenables et vont l’être de pire en pire, du moins pour le 1/3 sud de la France, de l’Europe…

2013 avec le chemin "moderne ?" de l’incinération des cadavres animaux et déchets biologiques (abattoirs etc..) pour le Sud de la France

et cela pour plus très longtemps, avec une crise systémique qui s’aggrave et le repositionnement d’une économie vertueuse à penser... Le devenir de tous nos déchets d’humains riches est aussi à revoir aussi !
Et pour être définitivement confiants dans l’avenir il suffirait que vous positionniez sur la carte la présence actuelle des vautours (des 4 espèces, pas l’un sans les autres...), encore bien en deçà du nombre nécessaire pour recycler nos déchets de manière naturelle et partagée et économique... Magnifique, le Sud de l’Europe n’a jamais eu autant d’atouts dans les mains... en cette période de crise, bonheur !

Mais, n’oublions jamais à la fois la grande adaptation du percnoptère depuis des milliers d’années, abondants et très proches des hommes quand les relations sont tranquilles et équilibrées, très discret, rare quand ces relations disparaissent, se tendent… s’adaptant à toute nouvelle ressource trophique. Pensons à tout ce que nous avons dès 2013 à envisager comme économies à faire (autant en coûts à alléger côté « conservation pure », qu’en « services rendus » aux producteurs de déchets, service à rendre sensé aussi à un plus grand nombre d’habitants, urbains comme ruraux).
Conservation avec les populations. Nous y sommes ! Comme partout…

Venez voir où nous en sommes en 2015, en route vers 2025 Venez nous rejoindre et agir aussi. Nous sommes tous responsables, tous acteurs et producteurs de beauté et générosité... quand et si on le veut !

Essayer... c’est déjà être sur le chemin de cette évolution collective de l’homo sapiens sapiens qui sort, non sans inquiétudes, de toutes ces violences non nécessaires ni supportables faites aux autres, à tous ces autres qui sont nous, faites à nous... Violences présentes encore au XXIème siècle dans notre si beau voyage humain intergalactique avec tant de compagnons de route inconnus encore, dont nous pouvons devenir curieux. Sortons de nos peurs, toutes ces peurs irrationnelles : celle de ne pas en avoir assez ? ou d’en avoir trop ? et du voisin qui en serait jaloux... Peur de l’avenir ? Peur des autres ?

Allez, nous sommes déjà loin sur ce chemin. Il suffit de suivre son instinct de vie et les oiseaux de passage qui nous montrent un monde déjà beaucoup plus confiant. Et de se laisser conduire, pour une fois !


Chemins croisés, chemins d’oiseaux et d’humains liés.

C’est ce qui m’intéresse de croiser ici, pour continuer d’éclairer nos chemins d’humains : tout en cherchant à comprendre mieux ce qui se passe "autour et parfois loin de nous", pouvoir partager et prendre des décisions essentielles, supporter des projets collectifs prioritaires pour que nous avancions et changions de registre ici aussi. Pour passer de la tristesse d’une mort annoncée, de l’accompagnement d’une espèce (et bien d’autres qui suivent) devant disparaître à une culture de l’abondance et de l’enrichissement mutuel, humains compris...

Avec trois reportages ce printemps 2013 pour faire réfléchir, trois témoignages en temps réel de là d’où l’on part :

- l’un sur une île oubliée dans le temps, « Le paradis des Vautours Percnoptères à Socotra » (article d’avril 2013 traduit d’une équipe espagnole). Quand pauvreté rime avec mutualisme et bon état de la biodiversité… jusqu’à quand ?

Socotra, photo article Quercus

Les espagnols sont d’autant plus sensibilisés à ces enjeux qu’ils ont vu disparaître quasi à l’extinction en 20 ans une espèce endémique insulaire de percnoptères des îles Canaries –aux habitudes et aux allures très proches de celles qui fonctionnent encore à Socotra -… tourisme de masse et développement moderne aidant.

Ici traduit en français

Socotra, le paradis des percnoptères
avril 2013, Quercus n°326 - Gangosa et al

et là, en anglais

Socotra, article en anglais
L Gangosa et al

Que deviendra Socotra ? Nous en sommes et serons tous aujourd’hui un peu responsables.

Socotra, photo article Quercus

- l’autre est un article de Myriem Lahidely, journaliste Montpelliéraine qui connait très bien l’Inde, sur « Les vautours sous haute surveillance en Inde » (paru dans la Semaine Vétérinaire en mars 2013) qui reporte le travail fait par les Indiens depuis la re-connaissance de l’impact négatif sur les vautours de médicaments anti-inflammatoires injectés sur les vaches sacrées, pour leur confort et leur santé, vaches non consommées par les humains… ne pas oublier ; ces anti-inflammatoires (le diclofénac, le kétoprofène, molécules « modernes » pour le confort de fin de vie de ces vaches ont fait que les Indiens ont détruit – sans le savoir ni le vouloir – plus de 95 % en moins de 20 ans la population des trois grands vautours du sous-continent indien, efficaces recycleurs nécessaires de ces territoires…
Ils étaient 60 millions… ils ne sont plus qu’une poignée… et le service rendu n’est drastiquement plus ce qu’il était. Et rien de moins sûr de les « sauver » et de récupérer leurs compétences éco-systémiques.

Myriem Lahidely - Les Vautours Indiens sous haute surveillance - mars 2013 - p1 {JPEG}
myriem Lahidely - Les Vautours Indiens sous haute surveillance - mars 2013 - p2 {JPEG}

Seuls les vautours percnoptères (avec deux sous espèces, dont N.p. ginginianus), avec quelques vautours fauves et moines eurasiens, visiteurs d’hiver du sous continent indien, et des milans noirs, viennent seuls désormais sur les cimetières de carcasses au milieu d’une population de chiens sauvages qui s’est démultipliée –cause car quasi seuls à utiliser ces millions de tonnes de cadavres - depuis la mort des grands vautours… avec aggravation de la rage humaine à l’appui.

L’article de mars 2013 de Myriem Lahidely, écrit pour les vétérinaires français, décrit comment les scientifiques et vétérinaires indiens commencent à s’organiser au Rajasthan pour renouer avec leur recycleurs ailés… Mais rien n’est encore joué pour que cette biodiversité pratique retrouve sa fonctionnalité et population… Les grands vautours indiens, en voie d’extinction ou de récupération ? Tout comme les vôtres ici en Europe du Sud ici. Un seul monde à prendre soin tous ensemble. Rien de simple en France et en Europe où l’élevage industriel réclame l’usage libre de ces mêmes anti-inflammatoires, dont le diclofénac si décrié... déjà vendu en Espagne et Italie... là où "nos-vos" vautours vont et viennent libres entre Afrique et Asie comme nettoyeurs et dernier service public gratuit...

décharge à Delhi, avec percnoptère - avril 2013

D’autres articles en anglais sont disponibles en pied de page, pour ceux qui veulent aller plus loin sur cette réalité indienne côté vautours.

- et enfin un article (à paraître) sur « Les vautours sous haute surveillance en France, aussi… »
Et là plutôt de bonnes nouvelles avec de nombreux points d’inquiétude et d’inflexions à avoir, si l’on veut nous aussi en France du Sud renouer avec ces oiseaux faits pour cela… dans un mutualisme à retrouver et renforcer tous.
Car là aussi sur 20 ans, on a vu fermer les seuls apports trophiques des décharges intercommunales locales et des petits boucheries locales tout en se développant une grande consommation de l’espace et de loisirs... au détriment d’une espèce... qui migre entre nord Mali et Sud de la France...

Cet article que j’écris en direction des vétérinaires français est là aussi pour mettre en regard la gabégie et l’erreur de l’équarrissage industriel -DU MOINS DANS NOS TERRITOIRES SUD- qui s’est mis en place et externalisé depuis la vache folle (1995 – 2000), encore et toujours en fonction, tout pétrole dépendant, à mettre en parallèle avec la fragilité d’une espèce comme le vautour percnoptère en France et de sa conservation dont le coût ne pourra pas être vécu longtemps comme aggravant la crise sans que les enjeux soient partagés par le plus grand nombre.

Et donc, envisager le chemin qu’il nous faut parcourir pour progressivement renouer avec ces mutualismes, gagnants-gagnants, sans mettre à mal nos modernités, hygiénistes et sanitaires, sans remettre en cause ni mettre à mal ce progrès évident de qualité dans nos vies d’humains d’aujourd’hui.
Comprendre et valoriser ce mutualisme de l’ensemble de la guilde des recycleurs avec l’espèce humaine, un service écosystémique gratuit. L’argument a aujourd’hui du poids.

Mais il faut pour cela, que ce soit compréhensible par tous, autant par les administrations sanitaires qui doivent effectivement pour certaines aller judicieusement et en complète responsabilité vers un changement qualitatif dans le traitement des déchets biologiques autant que par le public, le consommateur, ce consomm’acteur, responsable aussi de tous ses impacts de sa consommation et de ses loisirs... au quotidien.

Tranquillement, années après années, avec raison et sérénité, loin des passions et des conflits, l’enjeu est de taille et en vaut la chandelle. C’est un changement de paradigme, de système qui ne renie en rien les années d’avant, les 50 dernières années d’un progrès fabuleux ni le travail de nos prédécesseurs et les avancées qui nous ont amené là où nous sommes.

C’est maintenant à nous de continuer d’en faire quelque chose de génial ensemble.

Il nous faut nous propulser vers les vingt prochaines années, comme partout ailleurs dans le monde, en Inde comme en Afrique, en Espagne comme en Grèce, vers de nouvelles relations intelligentes, de nouveaux « contrats à passer » avec la biodiversité, toute la biodiversité, la micro comme la macro. Et apprendre des uns et des autres au comment faire pour réussir cette transformation nécessaire et essentielle.


Voici quelques liens sur les percnoptères d’ici, de là, et d’ailleurs.
D’autres aussi du baguage des jeunes percnoptères nés sur la falaise, en 2011 ou celui de 2010...


Un joli clin d’œil de ces petits vautours blancs sans frontières... entre Afrique sub sahélienne et Méditerranée... un jeune qui était né en 2009 dans le Gard en France (Gorges du Gardon) vient d’être observé dans les Alpes Italiennes, dans le Frioul le 10.7.13... En pleine forme...

Vautour Percnoptère né dans les Gorges du gardon (30), le jour de son baguage en 2009

sur sa falaise de naissance

Vautour Percnoptère né dans les Gorges du gardon (France, 30), bagué en 2009, observé le 10.7.13 en Italie, Frioul (Nord Est), se nourrissant sur une carcasse de cochon

chez les italiens ce mois de juillet 2013...


En 2012, l’unique jeune né et nourri avec attention par ses parents est mort à un mois : maladie ? manque de nourriture ? prédation ? pas de chance génétique ? empoisonnement ? Nous n’en savons rien.
Heureusement, d’autres sont nés en France et ailleurs en 2012, cela peut nous rassurer tous. Positivons, et pour 2013, il n’y a plus qu’à attendre et croiser les doigts.

Pour 2013, visiblement deuxième échec dans l’élevage du jeune percnoptère héraultais. Et les résultats en cours de saison de toute la nidification française... est d’1/3 moins bonne que les autres années. Quasi partout. À faire réfléchir.

NB : Enfin voici aussi un article très intéressant à croiser, écrit article par un collègue vétérinaire français sur le retour du service rendu efficace des vautours fauves en Lozère, paru en mars 2012. Et qui montre ce travail en chemin pour retrouver cette biodiversité spécialisée qui avait presque disparu en 1950.
Seul le vautour percnoptère, petit migrateur et discret "poubelleur" avait résisté et résiste encore !...

Focus plus sur les grands vautours, sédentaires et principaux acteurs de ce recyclage gratuit, visité aussi avec humour par notre excellent Pierre Déom, le père de la Hulotte®... le journal le plus lu dans les terriers.
Mais où les percnoptères ne seront jamais loin...

La hulotte©, les vautours, le dernier service public français ? {JPEG}

SV mars 2012, Vautours fauves dans la Jonte p1
SV mars 2012, Vautours fauves dans la Jonte p2

SV mars 2012, Vautours fauves dans la Jonte p1 {JPEG}
SV mars 2012, Vautours fauves dans la Jonte p2 {JPEG}


Mais pas d’angélisme, nous sommes bien ici du bon côté du progrès si on l’avait oublié, nos usines de confection (et de tout notre confort de pays riche...) sont des usines délabrées au Bengladesh, des champs, des forêts et des mines en Afrique, Asie, exploitant hommes, femmes et enfants. Nous affamons et continuer d’organiser et semer dans le monde un ordre très violent pour des plaisirs solitaires bien peu partagés. Dont les vautours percnoptères !...
Moindre mal s’il en est, s’il fallait faire un palmarès des moins lotis...

C’est bien ici CHEZ NOUS qu’il faut changer la donne.

décharge à Delhi, avec humains y travaillant pour survivre - avril 2013

Voici des photos prises fin avril 2013 sur les décharges à Delhi en Inde... D’une ville qui se modernise avec plastiques, pesticides, etc...
Les percnoptères partagent ces décharges insalubres avec des familles, des chiens, des vaches...

décharge à Delhi, avec vaches, chiens - avril 2013
décharge à Delhi et oiseaux (corbeaux)- avril 2013

"Sois le changement que tu veux voir dans le monde."

Penser à l’autre, le percnoptère par exemple, mais comme tant d’autres encore "invisibles à nos yeux", penser, c’est passer à l’autre.
L’animal nous tire, nous les humains, vers plus d’humanité, nous sort ici en Europe morose d’un égoïsme pathologique violent qui fait des dégâts partout dans le monde, nous empêche de penser et d’agir sereinement, généreusement, créativement.

Invitation à un voyage dont on ne sort pas tout à fait le même.


Nous ne "protègerons" aucune espèce au monde, humains compris, nous ne "mettrons aucun toit" sur personne, pensant le pro-téger tant qu’on s’y prendra aussi mal ici chez nous. Et c’est bien ici qu’il faut changer la donne.
De la « micro » à la « macro » biodiversité, s’y retrouver, l’aimer mieux, l’éprouver, en faire partie définitivement, y trouver ses racines, sa force, ses idées, y puiser sa beauté, sa bonté, sa patience, sa sérénité et cette confiance inaliénable dans l’azur.