Blaireau, trotte et circaète, vole...
Remise en liberté du blaireau effectuée comme prévue le samedi 15 mai soir par 9 °C mais sans pluie dans sa forêt d’origine sur le site de sa découverte... tout près de sa blaireautière où l’attendaient les siens, évidemment, avec plein de questions.
- Super, ça commence à me plaire...
- J’y crois pas : la porte ouverte !
- Bon et bien, adieu les humains, et merci pour tout !
- partie dans son fouillis d’odeurs forestières qui lui parlent enfin, droit vers les siens : reconnaissable par son cerclage blanc qui est la cicatrice de la plaie du collet... On pourra la reconnaître désormais, la star de St Roman de Codières
Cette belle blairelle adulte trouvée blessée - mourante le 24 mars avec collet (illégal) lui serrant les chairs partout autour du thorax a été remise là où elle avait été trouvée, près de son terrier à St Roman de Codières (30440).
C’est avec toujours plein d’émotions qu’on redonne la liberté à un animal qu’on a contribué à remettre en forme. Et cette fois, cette chaîne de solidarité et sympathie a commencé par Mireille Bealby - Lucat, la découvreuse qui l’avait observée en bord de route, couchée en plein jour le 21 mars dernier... sans comprendre ce qui se passait. Le 24 mars, elle faisait appel aux pompiers qui la renvoyaient à l’ONCFS (les gardes de la nature et faune sauvage) qui sont venus et devant l’état de l’animal, ont conseillé de l’assommer pour abréger les souffrances.
Mireille n’écoutant que son courage a pris sur elle de l’embarquer dans des couvertures dans une caisse pour tenter de l’amener pour la soigner. Ce qu’à fait Céline...
Pour vous dire, qu’elle vient de loin et qu’elle n’a pas demandé ses restes pour s’embarquer dans la forêt où elle était née.
- un blaireau vivant !... c’est tellement rare, elle joue la vedette au fond de sa cage, humant l’air de toutes ses narines
- le groupe qui l’accompagne et la soutient lors de son relâché
- le collet à arrêtoir qui avait arrêté sa vie le 20 mars dernier, un peu bricolé et sans n° agrément, comme obligatoire...
Plus de quarante cinq personnes étaient présentes, dont les chasseurs et piégeurs agréés locaux, pour se parler entre autre des blaireaux et de leur rôle. Ce n’est pas un animal nuisible, il est classé gibier... mais à ce jour, plus personne ne le mange ni n’utilise sa peau ni sa graisse comme bien avant le temps.
Gibier donc le blaireau, et comme uniquement ou presque nocturne et que les tirs de nuit sont interdits par la loi, les populations de blaireaux retrouvent une petite santé dans nos territoires européens, après plus de 30 ans de gazages - déterrages interdits, alors autorisés pour lutter contre la rage des renards et blaireaux, jusque dans les années 1980. Le siècle dernier...
La vie est belle désormais pour eux, hormis ces collets illégaux qui, comme beaucoup de chasseurs le disent, ne sont pas sélectifs et tuent plus qu’il ne faudrait d’animaux non nuisibles.
Et surtout hormis les routes qui en tuent jusqu’à 20 % de la population...
Bientôt les trames vertes et bleues, celles qui permettront de ne plus détruire la biodiversité le long de nos routes, autoroutes et voies ferrées.
Continuité écologique avec un maillage du territoire à remailler avec les habitants.
C’est un peu ce que nous avons fait ce soir là, après le relâché :
continuant d’apprendre ensemble encore plus et de donner à découvrir la biodiversité de notre proximité, nous avons montré l’excellent film de Virginie Boyaval, "Le Blaireau, de l’ombre à la lumière" de l’association Meles. et fini la soirée autour de gâteaux préparés par Marie Thé...
Tout un projet porté par des bénévoles motivés de la communauté de communes des cévennes gangeoises et suménoises : faire société ensemble avec convivialité et continuer de se parler de la beauté et la richesse du monde ici et maintenant et du comment on y travaille tous ensemble aujourd’hui.
Petits et grands.
Les blaireaux et les humains étaient ce soir là heureux.
Que cette paix retrouvée dure longtemps...
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Deux photos, la veille de son retour à la liberté, dans la paille à Ganges :
- le dernier soir en captivité, 14 mai 2010, la paille au nez... le nez dans les croquettes : vivement les vers de terre des cévennes !
- Mme Blairelle pour son dernier soir à Ganges : au menu, confiture à l’orange de Marie-Thé au dessert !
Avec comme "coturne", un bébé chouette hulotte qui demandera plus de temps avant de repartir libre...
Une prochaine fois, sur un prochain RV !
24 mars 2010 : un blaireau a été trouvé mourant avec un collet (illégal) enfoncé tout autour de sa cage thoracique et en train de lui cisailler le sternum ; cela devait faire au moins une semaine qu’elle essayait de s’en défaire (ses dents en portent les traces) pendant que le câble lui rentrait dans les chairs.
Et ça donne plus d’un mois de soins à ce jour avec une plaie encore non guérie...
Mais un moral d’acier (au moins aussi trempé que le câble du collet !...)
Mme Blaireau arrivée mourante à 5 Kg le 24 mars, pesait ce matin 26 avril 8,5 Kg !
Sa plaie a été reprise ce jour sous anesthésie.
- plaie 20 jours après ses soins
Tout cela devrait nous permettre de la remettre en liberté avec tout le CPN des Blaireaux de la garrigue, ce 15 mai...
Suivi par un grand aigle mangeur de serpents récupéré avec 6 plombs dans l’aile fin mars dans le Gard près d’Anduze. La date est arrêtée, ce sera le 22 mai, à la Pentecôte toute prochaine.
Il devrait s’en sortir aussi, si la patience ne le lâche pas !
"Supporter de l’humain si près... après la volée de plombs reçue quand j’arrivai à peine de mes quartiers d’hiver africains..."
Son bec porte la trace d’un plomb.
Pas mal de chance qu’il n’ait pas eu de plombs dans la tête !
(Un héron cendré moins chanceux provenant des lagunes montpelliéraines a dû être euthanasié cause plombs dans la tête et ailes le 11 avril 2010)
Le 3 mai, ce bel Aigle Jean le Blanc a rejoint une volière de grand vol pour retrouver au plus vite des muscles et repartir libre manger des serpents et lézards...
Il ne pourra pas se reproduire cette année, la saison est bien trop avancée pour s’apparier et pouvoir élever un jeune pour 2010.
Nous lui souhaiterons plus de chance pour 2011 et suivantes.