Le reportage du relâché du faucon pèlerin du 6.12.09
Le jeune faucon pèlerin trouvé blessé qui a retrouvé la liberté après plusieurs semaines de soins le dimanche 6 décembre 2009 à Montoulieu avait été amené au centre de soins à la faune sauvage Cévennes Garrigues de Ganges : il y a été examiné (fracture de l’aile par choc) puis soigné et gardé en convalescence.
Une fois sa bonne forme ne demandant plus d’observation rapprochée, il s’est remusclé pendant près d’un mois dans une grande volière, loin des humains, avant de retrouver sa vie d’oiseau libre.
Ce dimanche de décembre à Montoulieu (près de Ganges), plus de 80 personnes, avec beaucoup d’enfants du club CPN de Brissac, assistaient au retour à la liberté de ce rapace réputé être le plus rapide au monde : sa vitesse peut atteindre jusqu’à 110 km/h en poursuite et 300 km/h en piqué (vitesse maximale mesurée de 390 km/h).
Michel Calmet a pu suivre avec sa caméra l’envol du jeune rapace :
Le faucon pèlerin est l’oiseau emblématique de la fragilité de la faune sauvage et de l’impact que les humains ont sur la nature : la population des faucons pèlerins a bien failli disparaître au siècle dernier (1950 - 1960) du fait du large usage de pesticides organochlorés très toxiques en agriculture. Divers programmes de protection ainsi que la limitation des pesticides dangereux ont permis sa lente réapparition.
Les premiers pas de l’écologie, avec la compréhension de l’interdépendance et des chaînes alimentaires du monde vivant datent de ces années d’après la 2ème guerre mondiale, où l’on avait vu chuté les populations de pèlerin (par exemple en Finlande, on est passé de 3000 à 20 couples, par l’impact de pesticides sur les oiseaux proies -étourneaux, passereaux, pies, pigeons, grives- exposés à des milliers de kilomètres, sur leur chemin migratoire et concentrés sur l’espèce en haut de la chaîne alimentaire).
La santé des humains (tout en haut de pyramides alimentaires) est tout autant liée à la bonne santé du milieu environnant. Et désormais nous le savons, une nature en bonne santé signifie une humanité en bonne santé.
- en mains
Après avoir été le dieu vénéré Horus des égyptiens, apprécié depuis le Moyen-Âge par les fauconniers pour sa grande coopération à la chasse aux oiseaux, le retour du faucon pèlerin au XXIème siècle est le symbole d’une protection de la nature réussie en harmonie avec les hommes.
Autant dire que ce jeune faucon pèlerin fait partie d’une population fragile en Languedoc-Roussillon (une petite vingtaine de couples en Gard – Hérault sont connus, avec de grands territoires possibles).
Les dangers sur l’espèce viennent ces jours moins des pesticides que du dérangement en falaises par des sports de pleine nature, surtout en période de reproduction jusqu’au départ des jeunes, de janvier à fin mai.
Notre mode de vie actuel en garrigue et nos projets pour le futur sauront en tenir compte.
Un pacte nature - homme pour que les jeunes générations d’enfants comme d’oiseaux puissent vivre ensemble longtemps sur la planète terre…
On y travaille nombreux, le réseau de soins portés à la faune sauvage en détresse Gard – Hérault ainsi que tous les acteurs de sensibilisation qui agissent au niveau des écoles, des villages, des chasseurs, des sports de nature, des habitants des villes qui viennent vivre en garrigue, des agriculteurs…
Un tel moment fort permet de continuer de tisser ces liens vitaux ensemble, toutes générations confondues.
Le retour à la liberté de cet oiseau n’a été possible qu’avec la coopération de plusieurs associations soucieuses de l’avenir de la nature sur le territoire et de beaucoup de bénévoles : transporteurs, vétérinaires, nourrisseurs…
Merci à vous tous et à bientôt...
Et en particulier à M Calmet, F Ledru, C Audic, D Gagnier pour les photos transmises, et à FR3 pour avoir si bien couvert l’évènement.
Pour le réseau Faune Sauvage Gard Hérault,
l’association goupil connexion - 34190 Brissac
N’oubliez pas d’aller relire ou consulter les 3 n° de la Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers, qui relatent l’affaire Nestor Falco...
Une anthologie !
Ou encore, pour continuer d’approfondir ces liens entre oiseaux et falaises du monde, visitez le Peregrine Fund...
Ces oiseaux n’ont décidément pas de frontières !
Et ouvrez l’œil...
Le faucon pèlerin est avant tout un chasseur d’oiseaux capturés en vol. Sa biologie est donc tributaire à la fois de l’abondance des proies dont il se nourrit et de sa technique de chasse particulière : l’attaque en piqué. Bien qu’il ne soit pas un nicheur rupestre exclusif, l’espèce reste cependant largement inféodée aux falaises rocheuses. Le faucon pèlerin n’a donc pas de biotope particulier, si ce n’est la présence de sites de reproduction de type rupestre (falaises, bâtiments, carrières, etc.) et d’une densité de proies suffisante pour assurer sa propre subsistance et celle de ses jeunes. Cette particularité explique pour une large part la répartition cosmopolite de l’espèce, et sa présence aussi bien en plaine qu’en montagne, et tout autant dans des régions boisées que dans des zones steppiques.