Un début d’automne 2015 à l’HFS

Début d’automne 2015 à l’HFS…
Nous témoignons ici dans un article un peu long, mais nécessaire, des difficultés que la faune sauvage rencontre. La majorité des « problèmes » qu’ils soient volontaires ou non, proviennent des activités humaines : chocs lignes électriques, chocs véhicules, tirs illégaux.
Sont détaillées ci-dessous quelques histoires touchantes (et souvent révoltantes) de nos pensionnaires, avec photos et radios à l’appui.

- une cigogne blanche à Saint Nazaire (30), arrivée le 3 septembre à l’HFS, choc ligne électrique
Baguée en Allemagne, elle a percuté une ligne électrique. Aucune fracture apparente, mais malheureusement, et nous n’avons pas pu la sauver, son état est critique et elle est morte d’une hémorragie interne… Une autopsie est réalisée, et là surprise, double peine, une occlusion dans l’estomac à cause de joints de machine à laver ! Nos déchets tuent à petits feux de nombreux animaux sur Terre comme dans les Océans… A quand des solutions durables et écologiques pour nos ressources énergétiques et nos déchets ?

- un circaète-Jean-le-Blanc à Cendras (30), arrivé le 17 septembre à l’HFS, choc véhicule
L’oiseau porte une bague Museum, il a été bagué en France (nous serons à la fin de l’année – début de l’année prochaine quelle est son histoire et son origine grâce à cette bague). Arrivé suite à une collision avec un véhicule, il présente une fracture du fémur gauche. Il est opéré deux jours plus tard après avoir repris des forces. L’opération se passe bien, et l’oiseau commence dès le lendemain se servir de sa patte en appui. En volière, il est gavé deux à trois fois par jour, car il ne mange pas seul et suit un traitement antibiotique, anti-inflammatoire et homéopathique. Malheureusement, au matin du 24 septembre, il respire mal et son état se dégrade vite. Malgré nos soins le soir, son état est critique, et la vétérinaire décide d’abréger ses souffrances en l’euthanasiant. L’autopsie révèlera une hémorragie interne et une embolie pulmonaire.

- un hibou grand duc de Sussargues (34), arrivé le 27 septembre à l’HFS, tir illégal
Arrivé le 27 septembre à l’HFS, son état est critique, il est mis sous perfusion. Malgré nos soins, il est mort le 29 septembre. L’oiseau est d’une maigreur extrême, 5 plombs sont visibles à la radio (2 dans la tête, 1 dans le thorax et 2 dans l’aile droite ayant causés des fractures sur l’ulna et le radius).
Il semblerait que le tir date d’une dizaine de jours avant sa découverte, et que l’oiseau tant bien que mal a essayé de survivre au sol. Nous notons également à l’aile gauche une fracture de l’humérus et luxation du coude gauche (soit dans sa chute, soit lors de son périple au sol).

- un faucon crécerelle à Auzon (30), arrivé le 28 septembre à l’HFS, tir illégal
Amené au plus vite à l’HFS par les découvreurs, l’oiseau non maigre (attestant du tir récent) et non volant, est amené pour la radio. Il s’avère qu’il a deux plombs : 1 dans l’abdomen et l’autre dans l’épaule gauche ayant causé une fracture de l’humérus.
Il est actuellement en soins, sous antibiotiques, anti-inflammatoires et homéopathie, avec un bandage pour essayer de résorber la fracture. Cet oiseau nécessitera de longs mois de soins et de rééducation, sans certitude complète qu’il puisse retrouver la liberté un jour (fracture complexe proche d’une articulation).

- Un balbuzard pêcheur de Thoiras (30), arrivé le 30 septembre, choc ligne électrique
Au sol depuis plusieurs jours, un chasseur le trouve et le ramène dans une association partenaire, le CoGard. Amené rapidement à l’HFS, on détecte un enfoncement de la ceinture scapulaire avec une fracture du coracoïde droit et une fracture de l’omoplate gauche. Il est opéré le 6 octobre pour essayer de résorber la fracture. Il est actuellement en soins, en volière, avec un bandage et des traitements. Cet oiseau nécessitera de longs mois de soins et de rééducation, sans certitude complète qu’il puisse retrouver la liberté un jour (on l’espère !). PS : si vous avez des relations pour lui fournir des truites vivantes, on est preneur !! Merci pour lui.

- un faucon crécerelle à Branoux-les-Taillades (30), arrivé le 1 octobre à l’HFS, tir illégal
Trouvé en bord de route. Il mange rapidement seul, et vole en volière, mais semble avoir une petite gêne sur l’aile gauche. Nous décidons de faire tout de même une radio de contrôle, et il s’avère qu’il a un plomb dans le coude gauche.

- une buse variable à Montfrin (30), arrivée le 2 octobre à l’HFS, tir illégal
La buse présente une fracture sévère de l’aile droite, radius et ulna sortant de la plaie. La radio révèle 8 plombs sur le côté droit : 1 dans la tête, 3 dans la queue, 1 dans l’abdomen, 3 sur l’aile droite (dans le haut de l’humérus proche de l’épaule, sur la fracture du radius/ulna et le dernier dans la main causant une fracture du métacarpe). Elle est mise sous antibiotiques, anti-inflammatoires et homéopathie, avec un bandage pour maintenir et protéger les os avant son opération. En début de semaine, après avoir repris du poids, on se prépare à l’opérer, malheureusement, les dégâts (vaisseaux, muscles, tendons et os) sont beaucoup trop importants pour espérer une guérison complète et un retour à la liberté. La vétérinaire prend la décision de l’euthanasier, décision difficile car l’animal est très vigoureux, mangeait seul et avait l’envie de vivre...

- une chouette hulotte à Alès (30), arrivée le 2 octobre, choc véhicule
Trouvée au milieu de la route, elle est rapidement rapatriée vers l’HFS. Très vive, elle mange rapidement seule, mais ne vole pas. On détecte une fracture sur un doigt de l’aile gauche. Un bandage pour stabiliser les os, elle devrait rapidement revoler. Une rééducation et re-musculation sera nécessaire avant de la relâcher loin des routes !

- un faucon crécerelle entre Castries et Sussargues (34), arrivé à l’HFS le 2 octobre, tir illégal
Trouvé au sol sur le bord de la route. Sans fracture ni grosse blessure apparente, après quelques jours de soins et de nourrissage, il vole parfaitement en volière. Nous décidons de faire tout de même une radio de contrôle, et il s’avère qu’il a un plomb dans le thorax.

- un engoulevent d’Europe à Nîmes (30), arrivé le 2 octobre à l’HFS, choc véhicule
Suite à une collision avec un véhicule, ce magnifique oiseau, migrateur, chasse souvent au bord des routes. Il présente une fracture à l’humérus gauche et sera opéré le 6 octobre avec pose de broches. Malheureusement, malgré nos soins, il est mort le 10 octobre au matin. Cet oiseau si fragile n’aura pas résisté à cette collision.

- une effraie des clochers à Mauguio (34), arrivée le 6 octobre à l’HFS, tir illégal
Arrivée le 6 octobre soir à l’HFS, une plaie à l’aile gauche est récente, on détecte une fracture de l’ulna avec une brûlure des tissus autour. La radio effectuée le lendemain confirme le tir. Mise sous antibiotiques, anti-inflammatoires et homéopathie, avec un bandage pour résorber sa fracture, elle est actuellement en soins.

- un faucon hobereau juvénile près de Anduze (30), arrivé le 9 octobre à l’HFS, tir illégal
Présentant une plaie traversante sur son aile gauche, nous avons directement fait une radio, révélant deux plombs : 1 dans l’aile ayant fracturé l’ulna gauche, l’autre dans l’abdomen. Il est actuellement en soins, avec un bandage et un traitement antiobiotique, anti-inflammatoire et homéopathique.

« La majorité des espèces de la faune sauvage qui entrent dans les centres et hôpitaux dédiés le sont par la faute de la main de l’homme. La même peut les aider » d’après AMUS.

Nous tenons à remercier toute la chaîne humaine qui prend soins d’eux : du découvreur, au Taxifaune, aux soigneurs et nombreux bénévoles, et nous remercions chaleureusement la clinique vétérinaire de Ganges pour la réalisation gracieuse des radios et leur mise à disposition de la salle de chirurgie.

Quelles solutions à inventer ou à développer dès maintenant ? Trames vertes et bleues, neutralisation des lignes, sensibilisation et éducation… ?

Cette faune sauvage magnifique, dont nous prenons soin, de plus en plus nombreux et mobilisés pour elle, a encore besoin de nous… de vous. Pour que nos enfants et petits-enfants puissent vivre dans une planète plus accueillante et pleine de vies.

SVP, partagez et que ces animaux accueillis et soignés chez nous, soient les témoins de la cause animale et des nombreux autres animaux blessés qui meurent au bord des routes, dans le maquis… Agissez et ramenez les dans des centres de soins (même morts, nous pouvons réaliser des autopsies ou des radiographies pour confirmer la cause de la mort : tir, empoisonnement, électrocution…).

MPP et FV